Les trésors de la rédaction

La messe chrismale

Par Bénédicte Ducatel

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Prévue pour être célébrée le matin du Jeudi saint, la messe chrismale est souvent anticipée un des trois premiers jours de la Semaine sainte pour faciliter la participation de l’ensemble du clergé diocésain et d’un grand nombre de fidèles.

Au cœur de la célébration, un rite, unique dans l’année, retient l’attention et est à l’origine du nom de la messe : la consécration du saint chrême. Le chrême est une huile parfumée utilisée dans les sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, confirmation) et des ordinations (épiscopale et sacerdotale), et également pour la consécration d’une église ou d’un autel.

Au cours de la messe, l’évêque bénit deux autres huiles, l’huile des malades et l’huile des catéchumènes.

L’autre point d’attention est lié à la proclamation solennelle, par tous les prêtres, de la rénovation de leurs promesses sacerdotales. L’introduction de la messe, dans le Missel romain, met l’accent sur cet aspect de la célébration : « La messe chrismale, que l’évêque concélèbre avec des prêtres des diverses régions de son diocèse, […] doit être tenue pour l’une des principales manifestations de la plénitude du sacerdoce de l’évêque et le signe de l’étroite union des prêtres avec lui. »

Un événement diocésain

La messe chrismale est de mieux en mieux connue dans les diocèses. De nombreux fidèles se sentent concernés par cet événement ecclésial, et leur participation lui donne sa dimension plénière. C’est « devant leur évêque et le peuple de Dieu » que les prêtres présents sont invités à renouveler leurs engagements et c’est aux fidèles que l’évêque demande instamment : « Et vous, mes frères, priez pour vos prêtres […]. Priez aussi pour votre évêque. » L’Église est un corps, le Corps du Christ, où chaque membre est indispensable à l’équilibre de tous.

En avril 2000, Jean-Paul II disait : « La messe chrismale fait ainsi solennellement mémoire de l’unique sacerdoce du Christ et exprime la vocation sacerdotale de l’Église. » C’est ce que rappelle la préface : « C’est lui, le Christ, qui donne à tout le peuple racheté la dignité du sacerdoce royal ; c’est lui qui choisit […] ceux qui […] auront part à son ministère. » La messe chrismale est, selon la volonté de Paul VI, une véritable fête du sacerdoce, nous faisant contempler l’unique sacerdoce du Christ, d’où découle le sacerdoce ministériel au service du sacerdoce commun des fidèles. Aussi la participation du peuple est-elle non seulement requise, mais indispensable pour rendre visible le Corps du Christ en sa diversité.

La croissance spirituelle

C’est cette dimension sacerdotale de l’Église qui donne à la consécration du chrême et à la bénédiction des huiles leur signification. Le Christ est celui qui a reçu l’onction – il est l’Oint – et c’est en lui que les fidèles « sont fortifiés par l’onction de l’Esprit et, rendus semblables au Christ, participent à sa fonction prophétique, sacerdotale et royale » (consécration du chrême, 1re forme au choix). Juste avant cette prière, l’évêque souffle sur l’huile parfumée, manifestant que la grâce de l’Esprit Saint va imprégner le chrême afin que les fidèles « en soient pénétrés au plus profond d’eux-mêmes » (invitatoire de la prière de consécration du chrême). L’onction fait de nous d’autres « christs », des « oints » qui « répandent la bonne odeur d’une vie pure » (consécration du chrême, 2e forme au choix).

La chrismation est une onction initiale : dans le baptême, elle participe à faire du croyant un chrétien ; dans l’ordination, du fidèle un prêtre, et du prêtre un évêque.

Les autres huiles sont des « instruments dont [Dieu] se sert pour nous donner sa grâce ». La grâce dont les personnes malades ont besoin est la force pour lutter dans la maladie ; la grâce que les catéchumènes attendent pour lutter contre les tentations qui peuvent les assaillir durant la période préparatoire au baptême. Dans les deux cas, l’onction vient fortifier la foi.L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction (Is 61, 1 ; Lc 4, 18). Ces paroles de la première lecture concernent chaque fidèle selon sa vocation propre. Tous, nous avons reçu l’onction, tous, nous avons été consacrés au Christ pour être « dans le monde les témoins d’un Évangile de salut » (prière d’ouverture). Confortés par cette célébration, nous pouvons entrer dans les jours saints à la suite du Christ qui, dans sa mort et sa résurrection, nous montre ce que signifie être consacré par l’onction.


Hors-série Semaine sainte no 60, 2019.

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Bénédicte Ducatel

Ancienne rédactrice en chef adjointe de Magnificat

Mgr Timothy Verdon

La prière dans l'art

Un magnifique parcours spirituel et artistique

“Le désir de voir Dieu n’est pas une simple curiosité, mais une impulsion profonde de la foi chrétienne. “Le verbe s’est fait chair, il a habité parmis nous, et nous avons vu sa gloire” (Jn 1, 14).”

Monseigneur Timothy Verdon est l’un des historiens de l’art chrétien les plus respectés. Diplômé de l’Université de Yale, il vit en Italie depuis plus de 50 ans. Chanoine de la cathédrale Santa Maria del Fiore à Florence, il y dirige le service diocésain d’art sacré ainsi que le musée de la Cathédrale (Museo dell’Opera del Duomo).

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