La tourterelle

Le livre du Lévitique mentionne les nombreuses occasions où la tourterelle doit être offerte en sacrifice pour ceux qui n’ont pas les moyens d’offrir un agneau. Pour les pauvres, elle devient le symbole de leur offrande et de leur prière. C’est à ce titre que Luc la mentionne lors des rites de la purification de Marie.

Le chant du poète

Vois, l’hiver s’en est allé, les pluies ont cessé, elles se sont enfuies. Sur la terre apparaissent les fleurs, le temps des chansons est venu et la voix de la tourterelle s’entend sur notre terre (Ct 2, 11-12). Le poète du Cantique reconnaît la saison des amours quand il entend le chant des oiseaux qui s’élève dès l’aurore brisant l’obscurité de la nuit et annonçant le renouveau de la vie.

La désolation du prophète

Jérémie a reçu de Dieu la rude mission d’appeler le peuple à la conversion. Homme de la campagne, il s’appuie sur son observation de la nature : Même la cigogne, dans le ciel, connaît la saison de ses migrations ; la tourterelle, l’hirondelle et la grue respectent le temps de leur venue ; mais mon peuple ne connaît pas l’ordre fixé par le Seigneur (Jr 8, 7). Jérémie constate que les animaux reviennent régulièrement mus par leur instinct. Au contraire le peuple, qui a reçu le privilège de connaître le Seigneur, reste insouciant malgré l’enseignement des prophètes, le cœur insensible aussi dur qu’une pierre. Quelle comparaison hardie : les animaux seraient-ils plus fidèles que les hommes qui, eux, sont dotés d’une intelligence et de la capacité de raisonner ? Mais l’indifférence reste plus forte que la foi.

L’offrande de Marie et de Joseph

Luc décrit l’accomplissement des rites de purification, prévus par la loi de Moïse, concernant toute mère ayant accouché (cf. Lv 12, 6-8). Dans le cas d’un garçon, trente-trois jours après la naissance, c’est-à-dire au moment de son retour de couches, la femme devait être purifiée et le prêtre, après avoir offert au Seigneur en sacrifice les animaux qu’elle apportait, prononçait sur elle une prière. La bénédiction des relevailles longtemps pratiquée dans l’Église était l’héritière de cette liturgie.

On remarquera que Joseph et Marie, juifs pratiquants, se plient avec piété à ces rites. Plus encore, on sera attentif au fait qu’ils offrent seulement un couple de tourterelles : l’offrande des pauvres. Il est important de regarder comment Marie et Joseph réagissent aux paroles du vieillard Syméon annonçant que cet enfant sera lumière pour les païens et gloire pour Israël. Ils sont étonnés (cf. Lc 2, 33). Non, la foi n’a été ni facile ni spontanée chez eux : il leur faudra du temps pour comprendre et accepter leur vocation de parents de Jésus, lui, dont l’ange avait dit, au moment de l’Annonciation, qu’il serait appelé Fils de Dieu (Lc 1, 35).