Magnificat

Les trésors de la rédaction

Thérèse de Lisieux (1873-1897) – L’enfant chérie du monde

Par Ombeline Adrian

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Entrée au Carmel à 15 ans, la petite Thérèse se lance dans la recherche effrénée d’une voie de sainteté. Elle finit par trouver la « petite voie ».

Édith Piaf lui parlait tous les jours : Thérèse l’avait guérie enfant. Édith, Thérèse… deux mômes qui ont beaucoup vécu d’amour.

Vivre d’amour

À 4 ans, Thérèse est dévastée par la mort de sa mère, Zélie Martin. Ses quatre sœurs et son père, Louis, sont prévenants, mais rien n’y fait, sa force et sa gaieté de caractère se sont envolées. Elle souffre d’hypersensibilité et sa santé physique s’en ressent. Regards, mots, aspérités des réalités familiales ou scolaires, tout lui fait de l’effet, un effet irrépressible. L’entrée au carmel de Lisieux de sa sœur Pauline, qui lui tenait lieu de seconde mère, n’arrange rien. Thérèse a 9 ans. Elle tombe gravement malade, « le sourire de la Sainte Vierge » la sauve. Ce réconfort marial est intense mais Thérèse reste fragile. Inquiet, son père la retire de l’école à 11 ans. Il s’agit de lui « éviter toute émotion forte ou contrariété ».

Là se produit le grand basculement : le soir de Noël, Jésus rend Thérèse « forte et courageuse ». « Depuis cette nuit bénie, la source de mes larmes fut tarie… » Libérée du diktat de ses émotions, Thérèse peut enfin s’oublier et être heureuse.

À 15 ans, elle fait des pieds et des mains pour être acceptée au Carmel avant l’âge légal et, parvenue à son but, se lance dans la recherche effrénée d’une voie de sainteté. Impossible de grimper les marches de la perfection à la façon de la grande Thérèse d’Avila ; la « petite » est lente, maladroite, peu endurante dans la prière… Il lui faut élaborer une stratégie : on installe des ascenseurs dans les maisons bourgeoises pour éviter les escaliers, il doit bien exister un facilitateur spirituel pour les « incapables ». Saint Paul lui donne sa réponse : « J’aurais beau… J’aurais beau… S’il me manque l’amour, cela ne me sert de rien » (cf. 1 Co 13, 1-3).

L’amour en tout, voilà le raccourci qu’elle cherchait. Elle se concentre alors exclusivement sur cette « petite voie » qui la tient debout même dans le doute et l’assèchement du cœur, durs mais bons moyens après tout « de comprendre les incroyants et les pécheurs », ceux-là précisément qu’elle avait ardemment voulu sauver en entrant au Carmel.

Confiante et maligne en tout, Thérèse accomplit à 24 ans son ultime et fulgurante ascension.

À l’écoute de Thérèse de Lisieux

Oh ! Quelle mélodie pour mon cœur que ce silence de Jésus […]. Il se fait pauvre afin que nous puissions lui faire la charité. Il nous tend la main comme un mendiant afin qu’au jour radieux du Jugement, alors qu’il paraîtra dans sa gloire, il puisse nous faire entendre ces douces paroles : « Venez les bénis de mon Père. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger. J’ai eu soif et vous m’avez donné à boire… » (Mt 25, 34-35). C’est Jésus lui-même qui a prononcé ces mots, c’est lui qui veut notre amour, qui le mendie […], il se met pour ainsi dire à notre merci. Il ne veut rien prendre sans que nous le lui donnions et la plus petite chose est précieuse à ses yeux divins.

Magnificat no 311, octobre 2018

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Ombeline Adrian

Ombeline Adrian est journaliste et biographe : www.lecomptoirdessouvenirs.com.

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