Magnificat

Messagères de joie

Le 31 mars 2024

Partager sur :

dimanche 31 mars

Dimanche de la Résurrection

La mort et la vie se sont affrontées en un duel prodigieux. La Vie mise à mort a avalé la mort. Alléluia !

La Résurrection du Christ,
Lucas van Leyden (1494-1533),
Amsterdam, Rijksmuseum.

Messagères de joie

Christelle Javary

Au cours de la veillée que le pape a partagée avec les jeunes du monde entier pendant les JMJ de Lisbonne, en août dernier, il les a invités à faire mémoire de toutes les personnes qui leur ont transmis la lumière de la foi : parents, grands-parents, amis, prêtres, catéchistes, professeurs… Chacun de nous pourrait faire ce bel exercice de gratitude et d’action de grâce à l’aune de sa propre vie. Et collectivement, en tant que disciples du Christ, nous pouvons faire mémoire, à l’échelle de l’histoire de l’Église, de la longue chaîne des témoins qui nous relie aux origines. Pensons-y un instant. En ce dimanche de Pâques, nous, chrétiens du xxie siècle, nous écoutons le récit de quelques femmes qui sont allées de bon matin au tombeau d’un être cher, supprimé dans des circonstances dramatiques et… la suite a changé l’histoire de l’humanité ! À deux mille ans de distance, la liturgie réussit ce tour de force de nous rendre contemporains de cet événement inouï, absolument incroyable dans un premier temps : le tombeau de Jésus est vide, un jeune homme de céleste apparence affirme qu’il est vivant (Évangile de la vigile pascale).

La joie est missionnaire

Ce n’est pourtant pas à des anges que Dieu confie le soin de proclamer la résurrection, mais, comme le dit saint Pierre, à des témoins choisis d’avance. Est-ce de l’élitisme ? N’y aurait-il qu’une poignée d’initiés jugés dignes d’avoir accès à la merveilleuse nouvelle ? Non, bien sûr. Si le Christ est mort pour les pécheurs, combien plus est-il ressuscité pour les pécheurs ! Les saintes femmes sont les premières messagères de la joie pascale, mais chacun de nous est invité à expérimenter que, comme le pape François l’a dit aux jeunes des JMJ, « la joie est missionnaire ». En effet, comment garder pour soi seul un tel trésor qui a été transmis, gratuitement, de génération en génération ! La joie de Pâques est missionnaire parce qu’elle est contagieuse. Elle est transformante, car elle donne l’assurance nécessaire pour proclamer que Dieu mène à bonne fin son projet d’amour et de salut. Regardons saint Pierre : malgré ses prétentions à l’héroïsme, il a touché le fond le soir du Jeudi saint en reniant lamentablement son maître ; or, voici que dans le livre des Actes des Apôtres, il parle haut et fort devant les Juifs comme devant les païens. Certes, nous ne sommes peut-être pas appelés à devenir prédicateurs sur la voie publique, mais nous pouvons témoigner de la manière dont la joie de Pâques transfigure notre vie et nous donne des ailes. Même dans les difficultés et les épreuves, qui ne disparaissent pas comme par magie, nous faisons l’expérience que le Christ ressuscité marche avec nous et nous offre sa paix. Alléluia ! n

Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Benjamin, Yasmine, Balbine

Partager sur :

Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York