Les trésors de la rédaction

Bénis le Seigneur

Par Sœur Jean-Thomas

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Le psaume 103, prié à la messe de la fête du Baptême du Seigneur, nous invite à entrer en communion avec le Dieu vivant.

Un psaume est comme un kit de prière tout préparé, je n’ai qu’à me laisser porter par les mots déjà choisis, qui plaisent tant à Dieu. Le trésor du psaume 103, prié à la messe de la fête du Baptême du Seigneur, se dévoile dans son premier verset, qui est aussi son refrain liturgique : Bénis le Seigneur, ô mon âme. Bénir, dans la langue hébraïque d’écriture des psaumes, c’est aussi s’agenouiller, ici en présence de son créateur. Ce psaume commence par une douce exhortation, adressée à moi-même, à bénir. Alors à l’aube de ma journée, sur quel ton puis-je m’inviter concrètement à prier ? Le but de bénir est d’éliminer le mal, en disant du bien de l’autre, à commencer par Dieu. Les derniers mots du psaume, pris en entier, sont d’ailleurs identiques aux premiers : Bénis le Seigneur, ô mon âme ! Et si je choisissais de vivre un mois ou une journée, une heure ou une minute de bénédiction de Dieu ?

Prier mon histoire

L’Esprit Saint se sert de mon esprit pour donner vie au psaume, grâce aux images. Je prends ainsi conscience de la présence de Dieu, à l’œuvre dans ma vie intérieure. Dans la première strophe, Dieu se revêt d’un habit de lumière, signe de sa victoire lumineuse sur les ténèbres de mes péchés. Béni soit Dieu ! Dieu nourrit aussi son peuple avec la manne du ciel, pendant l’Exode : Tu donnes : eux, ils ramassent (v. 28). De même, il rassasie lui-même mon âme quand je ne sais plus en prendre soin. Qu’il soit béni ! Comme Dieu semble cacher sa face au peuple d’Israël pendant son exil à Babylone, alors qu’en fait, il s’exile avec lui, de même Dieu s’exile avec moi dans ma solitude pour m’aimer.

Et quand je reçois de nouveau son souffle, que Dieu soit encore béni ! C’est bien la mémoire des bienfaits de Dieu, reconnus et accueillis, qui m’éveille à la gratitude.

Le Christ en train de sauver

Dieu donne à profusion dans ces versets, il se donne, il donne son Fils, révélé dans chaque psaume. Dans celui-ci, Jésus est lumière (v. 2 ; Jn 8, 12) ; il dresse sa tente parmi les hommes (cf. v. 2 ; Jn 1, 14) et voilà l’heure de l’Incarnation. Il est aussi sagesse (v. 24 ; 1 Co 1, 21) assistant le Créateur, et se fait lui-même nourriture (v. 27 ; cf. Jn 6, 35). Quand Dieu crée, déjà le Sauveur s’immisce ; et c’est ainsi que Dieu prend chair. Dans ce psaume, il a une main, ouverte pour me combler (v. 28) ; un visage, qu’il me cache ou me montre ; et un souffle, qui m’anime constamment (v. 29). Il me suffit d’apprendre humblement à désirer les dons divins et à les recevoir de Dieu.

Celui qui oserait prendre le temps de prier le psaume 103 dans son ensemble s’accorderait une occasion d’entrer en communion avec un Dieu tellement vivant, dans son mou¬vement perpétuel d’amour ; en bénissant le Seigneur au commencement et à la fin d’une rencontre, d’une journée, d’une œuvre, d’une pensée, en le bénissant tant que je vis (v. 33). Que mon poème lui soit agréable ; moi, je me réjouis dans le Seigneur (v. 34).


©MGF no 350, janvier 2022


Bénis le Seigneur, ô mon âme ; Seigneur mon Dieu, tu es si grand ! Revêtu de magnificence,
tu as pour manteau la lumière ! Comme une tenture, tu déploies les cieux,
tu élèves dans leurs eaux tes demeures ; des nuées, tu te fais un char, tu t’avances sur les ailes du vent
tu prends les vents pour messagers, pour serviteurs, les flammes des éclairs.
Tu as donné son assise à la terre : qu’elle reste inébranlable au cours des temps.
Tu l’as vêtue de l’abîme des mers : les eaux couvraient même les montagnes ;
à ta menace, elles prennent la fuite, effrayées par le tonnerre de ta voix.
Elles passent les montagnes, se ruent dans les vallées vers le lieu que tu leur as préparé.
Tu leur imposes la limite à ne pas franchir : qu’elles ne reviennent jamais couvrir la terre.
Dans les ravins tu fais jaillir des sources et l’eau chemine aux creux des montagnes ;
elle abreuve les bêtes des champs : l’âne sauvage y calme sa soif ;
les oiseaux séjournent près d’elle : dans le feuillage on entend leurs cris.
De tes demeures tu abreuves les montagnes, et la terre se rassasie du fruit de tes oeuvres ;
tu fais pousser les prairies pour les troupeaux, et les champs pour l’homme qui travaille. De la terre il tire son pain :
le vin qui réjouit le coeur de l’homme, l’huile qui adoucit son visage, et le pain qui fortifie le coeur de l’homme.
Les arbres du Seigneur se rassasient, les cèdres qu’il a plantés au Liban ;
c’est là que vient nicher le passereau, et la cigogne a sa maison dans les cyprès ;
aux chamois, les hautes montagnes, aux marmottes, l’abri des rochers.
Tu fis la lune qui marque les temps et le soleil qui connaît l’heure de son coucher.
Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient : les animaux dans la forêt s’éveillent ;
le lionceau rugit vers sa proie, il réclame à Dieu sa nourriture.
Quand paraît le soleil, ils se retirent : chacun gagne son repaire.
L’homme sort pour son ouvrage, pour son travail, jusqu’au soir.
Quelle profusion dans tes oeuvres, Seigneur ! + Tout cela, ta sagesse l’a fait ; * la terre s’emplit de tes biens.
Voici l’immensité de la mer, son grouillement innombrable d’animaux grands et petits,
ses bateaux qui voyagent, et Léviathan que tu fis pour qu’il serve à tes jeux.
Tous, ils comptent sur toi pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
Tu donnes : eux, ils ramassent ; tu ouvres la main : ils sont comblés.
Tu caches ton visage : ils s’épouvantent ; tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais ! Que Dieu se réjouisse en ses oeuvres !
Il regarde la terre : elle tremble ; il touche les montagnes : elles brûlent.
Je veux chanter au Seigneur tant que je vis ; je veux jouer pour mon Dieu tant que je dure.
Que mon poème lui soit agréable ; moi, je me réjouis dans le Seigneur.
Que les pécheurs disparaissent de la terre ! Que les impies n’existent plus ! Bénis le Seigneur, ô mon âme !

Psaume103

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Sœur Jean-Thomas

Sœur Jean-Thomas, bibliste, est religieuse de la congrégation des sœurs apostoliques de Saint-Jean.

Mgr Timothy Verdon

La prière dans l'art

Un magnifique parcours spirituel et artistique

“Le désir de voir Dieu n’est pas une simple curiosité, mais une impulsion profonde de la foi chrétienne. “Le verbe s’est fait chair, il a habité parmis nous, et nous avons vu sa gloire” (Jn 1, 14).”

 

Mgr T. Verdon

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