L’Épiphanie est une fête tout en contraste. Comme l’annonçait le prophète Isaie, une lumière surgit au milieu des ténèbres. C’est la gloire du Seigneur qui brille sur son peuple, afin qu’il devienne comme un phare pour les nations païennes. Jérusalem se réjouit d’accueillir des étrangers venus de loin, apportant en hommage les richesses de leurs pays. Mais l’Évangile de ce dimanche nous rapporte exactement l’inverse. Jérusalem s’inquiète de l’arrivée d’étrangers venus de loin, a la recherche d’un mystérieux roi des Juifs.
Dans leur nuit, ils ont vu briller une étoile, lumière modeste et pourtant décisive. Ils ont décidé de se mettre en chemin. Les voici aux portes de la cité sainte ou réside Hérode, le roi de Judée, dit « le Grand » alors qu’il n’est guère qu’un roitelet aux ordres de l’occupant romain. Cette annonce de la naissance d’un roi des Juifs, bonne nouvelle pour les mages, est pour lui une insupportable menace. Il laisse les ténèbres envahir son cœur. Et pourtant, c’est bien de Jérusalem que doit venir l’ultime lumière dont les mages ont besoin pour arriver à bon port. On ouvre pour eux les Écritures, qui leur sont inaccessibles, et on y trouve le nom de Bethléem.
Comme c’est étrange ! Ceux qui savent où est né l’enfant et ont à peine dix kilomètres à parcourir n’iront pas ; ceux qui l’ignoraient arrivent jusqu’à lui après un long périple et lui rendent hommage. Et nous, qui avons reçu la grâce de la pleine révélation de Dieu en son Fils bien-aimé, qu’en faisons-nous ? Que change-t-elle dans notre cœur, dans notre vie ?
©MGF no 314, janvier 2019