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Les trésors de la rédaction

Ignace d’Antioche : un homme de feu

Par Marie de Chamvres

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Apôtre infatigable, le deuxième évêque d’Antioche a mis sa vie au service de la jeune Eglise.

Sa nature, c’est le feu. Oui, le deuxième évêque d’Antioche après saint Pierre brûle d’amour pour le Christ. Et ce, jusque dans son nom Ignis, qui, en latin, signifie le « feu » ! Voilà plusieurs semaines que le vieil Ignace a été arrêté chez lui et condamné à être livré aux lions de Rome ; son crime selon l’empereur Trajan ? Être chrétien. Mais rien n’altère sa joie d’aller à la mort afin d’obtenir la palme du martyre. Ni les fatigues ni les dangers d’un douloureux voyage à travers l’Asie, ni les vexations et les outrages des « dix léopards » – les soldats romains – auxquels il est enchaîné jour et nuit, ni la terrifiante perspective d’être jeté en pâture aux bêtes du cirque Flavien.

Son ardent désir d’être uni au Christ dans le martyre, sa hâte de vivre en lui en mourant pour lui transparaissent au contraire dans les lettres qu’il adresse d’abondance de cœur aux Églises des régions qu’il traverse ; sept nous sont parvenues, de véritables trésors. Il en vient même à supplier les fidèles de Rome de renoncer à leurs démarches pour l’arracher à la mort car celle-ci, leur explique-t-il, est l’entrée dans la vraie vie : « Que les pires fléaux du diable tombent sur moi, pourvu seulement que je trouve Jésus Christ. […] Pardonnez-moi, frères ; ne m’empêchez pas de vivre, ne veuillez pas que je meure. […] Laissez-moi imiter la passion de mon Dieu ! » L’on croirait entendre le converti de Damas affirmer aux Philippiens : « Pour moi, vivre, c’est le Christ et mourir est un avantage » (1, 21).

Il y a bien du saint Paul en Ignace. La même fougue intrépide, la même flamme, la même aspiration vers l’union parfaite au Crucifié-Ressuscité qui enfante une mystique de l’unité, celle de Dieu, du Christ, de l’Église et des fidèles. Cet athlète de Dieu que la Tradition surnomme le « docteur de l’unité » nous rappelle ainsi le but de la vie chrétienne : devenir un même être avec le Christ. Alors certes, imiter sa mort n’est sans doute pas à rechercher (qu’on se le dise pourtant : le témoignage est notre vocation). Par contre, imiter sa vie…

À l’écoute d’Ignace d’Antioche

Il est beau pour moi de mourir en allant vers Jésus Christ, plutôt que de régner jusqu’aux confins de la terre. Je le cherche, lui, qui est mort pour moi, je le veux, lui, qui est ressuscité pour moi. […] Laissez-moi imiter la passion de mon Dieu ! J’offre ma vie pour ceux qui sont soumis à l’évêque, aux prêtres et aux diacres. Puissé-je avec eux être uni à Dieu. Travaillez ensemble les uns pour les autres, luttez ensemble, courez ensemble, souffrez ensemble, dormez et veillez ensemble.

Que votre baptême demeure comme un bouclier, la foi comme un casque, la charité comme une lance, la patience comme une armure. Une seule supplique, un seul esprit, une seule espérance dans l’amour ; accourez tous à Jésus Christ comme à l’unique temple de Dieu, comme à l’unique autel ; il est un, et procédant du Père unique, il est demeuré uni à lui, et il est retourné à lui dans l’unité.

Ignace d’Antioche, Lettre aux Romains


©MGF no 335, octobre 2020

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Marie de Chamvres

Journaliste, Marie de Chamvres collabore régulièrement à Magnificat.

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